Des dernières nominations « méritoires » en date
Des nominations au Conseil d’Etat et au Conseil économique et social ont été officialisées récemment. Cela a pu être brièvement relaté au travers de la presse écrite, radio… Des nominations qui vont sans doute être commentées, critiquées dans les prochains jours. Il est vrai, si on se penche plus sur la question, elles défrayent – de nouveau -, la chronique, avec la nomination d’Arno Klasrfeld au Conseil d’Etat ! Ayant déjà habilement manœuvré (?) en pratiquant une ouverture contestée, à des personnalités ambigües telles que Bernard Kouchner, Nicolas Sarkozy s’assimile quelques peu à son illustre prédécesseur, François Mitterrand, qui était passé maître dans l’art des nominations – provocations. Mitterrand avait ainsi intercédé, en 1989, dans la nomination au Conseil économique et social de la chanteuse Georgette Lemaire…
Comme le commentait M. Zemmour avec ironie : « déjà la course en sac lancée depuis plusieurs mois depuis l’Elysée, pour Matignon, les ministères, ou encore la présidence de l’UMP, ressemblait furieusement au cynisme narquois avec lequel Mitterrand mettait en concurrence », nombre de dirigeants du PS dans les années 80 et la première moitié des années 90. Laurent Fabius avait coutume de dire, que Mitterrand était darwinien : « ce qui signifie que l’on veut voire le meilleur gagner ». Mais cela ne se vérifie pas toujours excatement dans les faits, rimant le plus souvent avec copinage. Et « quand le copain n’est pas le meilleur, il y a le conseil économique et social ». Il est évident que quand on lit les noms de l’escrimeuse Laura Flesselle, la navigatrice Maud Fontenoy ou Marie-Claude Tobaou, la veuve d’un ancien dirigeant kanak, et quant on voit confirmer Pierre Charon, conseiller et ami du président, Hervé Marseille, le maire de Meudon ou nommer Hugues Martin, le maire-adjoint d’Alain Juppé, « on se dit pudiquement que les considérations politiques ne sont pas absentes de ce choix ».
D’autant que l’on se demande à quoi sert, par exemple, le Conseil économique et social ? Le Conseil économique, social et environnemental est une assemblée consultative prévue par la Constitution française. Il peut être consulté par le Gouvernement ou le Parlement. Son siège est située au palais d’Iéna, à Paris, dans le 16e arrondissement. Même si le général de Gaulle avait eu d’autres ambitions pour lui, le Conseil économique et social est surtout devenu, en tout cas, un de ces organismes consultatifs dont la France a le secret, rédigeant des rapports « instructifs » qu’on s’empresse d’oublier sur une pile, où ils prennent la poussière. Le Conseil d’Etat – créé sous l’impulsion de Bonaparte en 1799 -, peut jouer un rôle normatif plus important, à l’occasion, notamment en matière de blocage juridique et constitutionnel.
Les conseillers d’Etat retiendront sans doute un cri d’horreur, stupeur et de fureur mêlé à la nomination d’Arno Klasrfeld. Est-ce une énième ouverture à la gauche ? Ce sympathique quadragénaire, avocat ayant peu plaidé, a juste rempli quelques missions en Haïti, pour le compte de Matignon. Il a aussi effectué quelques missions sur la question des sans-papiers et des mal-logés… Ces nouveaux collègues ne manqueront pas d’insinuer, que son amitié avec Carla Bruni a plaidé en sa faveur. « Que l’on se croirait revenu au temps où Madame de Maintenon, l’épouse de Louis XIV, faisait les nominations ». De plus, Nicolas Sarkozy peut avec délectation savourer sa revanche sur ces conseillers d’Etat, la crème de l’ENA, tous ces premiers de la classe, dont il souffre tant de n’avoir jamais fait parti…
J. D.