La Lanterne (politique, sujets de société)

28 juin, 2012

Adieu Berthe, l’enterrement de mémé (actuellement au cinéma)

Classé dans : Culture,theatre et 7e art — llanterne @ 22:13

Adieu Berthe, l'enterrement de mémé (actuellement au cinéma) dans Culture

Des acteurs éprouvés et un scénario un peu lâche mais sympathique : voilà l’impression que l’on a après avoir regardé Adieu Berthe, un film de Bruno Podalydès. De quoi s’agit-il ? Des amours d’Armand et la mort de Berthe, sa grand-mère, mis en scène avec un cynisme bon-enfant – même s’il devient lassant à la longue – et servis par des acteurs de talent et des dialogues amusants. Valérie Lemercier et Podalydès forment un duo que les spectateurs ont apprécié dans Palais Royal et qu’ils retrouveront avec plaisir.

Armand (Bruno Podalydès) est un quadra pharmacien bonhomme qui, entre sa femme Hélène (Isabelle Candelier) et Alix, sa maîtresse, (Valérie Lemercier), habite une banlieue pouponne de Paris. Mais il doute, le pauvre bougre, il ne sait comment quitter sa femme qu’il aime, enfin, qu’il aime bien – et, en attendant, il voit sa maîtresse en cachette. Le scénario n’est évidemment pas sans rappeler le vaudeville et ses ingrédients. Il y a la femme et la maîtresse entre lesquelles Armand, l’homme-enfant, se débat ; il y a également le soupirant de sa femme, le directeur des pompes funèbres, et enfin sa difficile belle-mère, surnommée par ses soins « la mère sup ». Armand vit ses amours comme il peut, à coup de texto dans les toilettes, comme un adolescent qui aurait peur de se faire prendre, jusqu’au dénouement final où – horreur ! – il se fait surprendre, au matin, dans la chambre de la grand-mère morte où il avait passé la nuit avec sa maîtresse. Encore une fois, l’intrigue est un peu lâche, mais les personnages, mari faible mais gentil, amante hystérique mais un peu perdue, belle-mère snob, restent attachants tout au long du film.

Une touche de cynisme bon-enfant aide le film à prendre un peu d’épaisseur. La façon dont la mort de la grand-mère d’Armand est traitée fait sourire. La mort devient un sujet de dérision, avec les deux croque-morts qui se disputent, en quelque sorte, le cadavre. Il y a d’un côté le croque-mort cool et sans vergogne (Denis Podalydès) qui parle de ses clients et des pompes funèbres comme de rien, et il  y a le croque-mort cérémonieux et fantasque (Michel Vuillermoz), maître des ambiances mortuaires lunaires jusqu’au ridicule, qui fait la cour à la belle-mère tout en lorgnant sa fille. Cynisme et fantaisie, donc, mais l’absence d’un scénario suivi manque là encore et le film a tendance à se diluer.

Quelques questions plus graves transparaissent pourtant : la question de la paternité par exemple, lorsque le fils d’Armand jette sur son père et ses aventures hors de saison un regard quelque peu pitoyable. Il y a bien sûr aussi celle de l’amour, mais on reste déçu par le dénouement inachevé : Armand obtient le pardon de sa femme qui l’aime et qu’il aime, mais au final, il disparaît à la fin du film, après avoir dispersé les cendres de sa grand-mère en présence de sa maîtresse dont on ne sait si elle-même va rejoindre son propre mari qui finalement lui manque. Les personnages sont fuyants et du coup, le film le devient aussi. De la même façon, le thème de la magie et de l’illusion est convoqué – Armand est un peu magicien et sa grand-mère aima en son temps un fameux illusionniste – mais on peine à l’intégrer vraiment dans la trame du scénario et il apparaît comme un prétexte fantaisiste de plus qu’on aurait aimé voir investi d’un symbole, d’une poésie.

Alors quoi ? Un film touchant et un peu bancal, des acteurs de talent, du charme dans les personnages, les réparties et dans maints détails – mais il manque ce qui fait qu’un film perdure : le souffle de l’intrigue et par-delà les merveilleuses fantaisies, une profondeur humaine qui les lie entre elles.

                                                                                                                                                             Christian

Le prénom

Classé dans : Culture,theatre et 7e art — llanterne @ 21:46

Le rire est-il risqué ? A priori, non, bien sûr, c’est le propre de l’homme… Mais lorsqu’une plaisanterie bon-enfant déclenche, au sein d’un dîner amical et familial, une avalanche de déclarations beaucoup moins agréables qui font rire jaune, ou qui ne font plus rire du tout, on obtient une comédie désopilante.

Le Prénom est de ces films. Alexandre de La Patellière et Mathieu Delaporte adaptent au cinéma leur pièce du même nom, un huis clos, ou peu s’en faut, où l’intrigue, fondée avant tout sur le langage et sur un jeu de révélations, se réduit à sa plus simple expression. Le comique du film repose d’abord sur une pointe de satire qui tisse le portrait de personnages bien campés, avec leurs petits défauts trop humains.

Vincent (Patrick Bruel), agent immobilier quarantenaire, bon vivant, sans vergogne et un peu macho, est marié à Anna (Judith El Zein), une femme de tête qui sait ce qu’elle veut et qui attend un enfant, un fils semble-t-il. Vincent arrive un soir chez Elisabeth (Françoise Fabian) – la mère de famille un peu pénible, qui cherche à bien faire mais qui finira par péter les plombs – et son mari Pierre (Charles Berling), l’universitaire lettreux. Tous deux habitent un appartement vaste et un tantinet vieillot du IXème arrondissement de Paris où se rend également Claude (Guillaume de Tonquédec), l’ami et confident de madame, tromboniste et gentil garçon, qui cache peut-être un secret sous un air brave et innocent –  et voilà un dîner amical et familial en perspective.

La satire se double alors d’un comique fondé sur le quiproquo et le sens brillant de la répartie entre les personnages. Vincent, qui a le goût de la bonne blague, fait croire à son beau-frère qu’il va appeler son fils « Adolphe », mais Adolphe avec un « ph », pas avec un « f », donc pas de panique. Mais il n’en faut pas plus pour provoquer l’indignation écriée des uns et des autres, pour les raisons qu’on devine. C’est une boutade, bien sûr, mais lorsque débarque Anna, la future et heureuse maman, elle a droit à une mise au point énergique qu’elle ne comprend pas. Et c’est le début rocambolesque d’une dispute qui rebondit habilement de révélations en révélations qui n’ont rien moins que d’agressif. On peut regretter que les acteurs cèdent à la facilité de toujours crier pour susciter le rire, cela dit, force est de constater qu’ils incarnent leur rôle de façon convaincante. On apprend ainsi que les prénoms des enfants des hôtes – Appolin et Myrtille – ne sont pas moins ridicules, que Vincent le beau gosse est l’égoïsme en personne, que Pierre l’intello est un pingre fini qui délaisse sa femme, et que, pour couronner le tout, Claude le gentil tromboniste – surnommé en cachette Prune parce qu’il est évidemment homosexuel – n’est pas tant que ça homosexuel, puisque, trois bémols à la clé, il est l’amant de la mère de Vincent et d’Elisabeth. Rien ne va plus. Le spectateur comme les personnages, de quiproquos en révélations, se mettent à penser à un pire qui se trouve souvent déjoué et l’action se poursuit ainsi tout du long, mêlant un art tout théâtral du dialogue et du bon mot à une désopilante levée des masques.

Mais elle reste inquiétante, quelque peu, cette progressive apparition de ce que pensent les uns des autres. A la satire des personnages s’ajoute une satire des rapports humains où les compliments convenus, souvent imposés la politesse, frisent finalement une bienséance un tantinet hypocrite qui vole en morceaux lorsque les apparences et la réalité se trouve, un instant, inversées. C’est au final la leçon du Prénom : la plaisanterie, ce mensonge qui se voulait innocent, fait apparaître un autre faux-semblant, celui des relations sociales, dont tout le monde était victime et qui détruit l’harmonie vaguement factice qui règne dans les familles, les amitiés, les amours… Mais, Dieu merci, il en fallait plus pour que tout cela se termine mal : tout ce petit monde s’aime bien dans le fond et après les diatribes qui n’épargnent personne, la naissance du petit garçon met tout le monde d’accord – petit garçon qui, soit dit en passant, se trouvera être une petite fille… Voilà la responsable finalement, ce bébé qui n’a pas dit son nom. Ni Henri, et encore moins Adolphe, elle s’appellera Françoise.

                                                                                                                                                                       Christian

 

 

26 juin, 2012

La vague rose

Classé dans : Politique — llanterne @ 2:19

Sur le plan politique, l’actualité aura été marqué électoralement, ces derniers jours, par cette spectaculaire vague rose. Le PS, les Verts, et les divers gauche remportent 331 sièges aux élections législatives. Majorité absolue à l’assemblée, contrôle du Sénat, de l’essentiel des exécutifs, jamais la gauche n’aura été si confortablement installé. Le PS détient les « pleins » pouvoirs. Mais alors victoire ou trompe-l’oeil ? Pour l’instant, prise dans l’euphorie, la gauche loue son chef vénéré, la droite, plus perverse et encore discrète, tapie dans l’ombre de ce jeu de chaises musicales, prépare sa future mise en accusation.

Par voie de conséquence, il est vrai que François Hollande sera jugé responsable de tout. Il reste, en effet, plus puissant dans les apparences, que son maître spirituel, François Mitterrand, qui subit l’opposition d’un Sénat vindicatif, comme de Gaulle en son temps. Mais comme nous le savons bien, un pouvoir absolu qui reste assez largement illusoire. Car contrairement à 1981, l’essentiel des compétences régaliennes, depuis Maastricht et les traités européens successifs, ont été rétrocédées au niveau bruxellois. La politique monétaire est dictée à Francfort, bien qu’elle fut un choix régalien, pendant des décennies pourtant, de Poincaré à Pinay, en passant par Barre, ferraillant dur à l’époque, contre les attaques monétaires du Mark. Des marges infirmes sont laissées à la politique budgétaire par les règles européennes et le poids colossal des dépenses publiques. Ne reste à Hollande que la faculté d’augmenter les impôts. On ne tardera pas à s’en apercevoir. Même le ministre du redressement productif, Arnaud de Montebourg, est pieds et poings liés.

Longtemps, son maroquin fut baptisé ministère de l’industrie. Mais toutefois était-ce au temps, où il y avait encore une industrie française. Ainsi, Montebourg se place sous la glorieuse tutelle de Colbert, pour signifier l’opiniâtreté industrialiste insufflée par l’Etat. Mais Richelieu, Colbert, Louvois et leurs successeurs avaient encore une monnaie et des frontières. Montebourg n’a ni l’une, ni les autres. Et il le sait mieux que personne, lui qui aura voté non au référendum de 2005, et qui aura défendu des thèses protectionnistes, autour de son fameux concept de démondialisation. Ainsi, Montebourg est aux commandes, mais ne dispose que de très peu de manettes. A Bercy, il aura au-dessus de lui, Pierre Moscovici, qui ne fera rien, qui ne puisse agacer Bruxelles. Et à Bruxelles, règne toujours des libéraux convaincus que le marché - dans ses articulations utra - libérales actuelles -, règne pour le bien commun.

Mais pour enrayer ce destin tragique, Arnaud de Montebourg ne peut pas améliorer la compétitivité des entreprises françaises, en baissant leurs charges, puisque François Hollande a prévu de les augmenter. Alors Montebourg parle de recherche, de fiscalité, il fait avec les faibles moyens qu’il a, comme ses prédécesseurs. La Banque Publique d’Investissements, qu’Hollande annonçait pendant sa campagne, a déjà été créé par Sarkozy. Mais c’est l’argent qui manque le plus. L’Europe que Montebourg appelle désormais au secours, dépend surtout du bon vouloir allemand. Mais le temps presse, les plans sociaux et les fermetures de sites retardés pendant la campagne vont tomber drus. Et Montebourg jouera les pompiers de service, comme ses prédécesseurs. Parer au plus pressé dans l’urgence, courir après les patrons des grands groupes mondialisés, solliciter, quémander, vitupérer et au final, pour la plupart du temps échouer… Même la politique d’immigration a été transféré à Bruxelles par le traité de Lisbonne, que Sarkozy aura fait ratifier en 2007. Selon les derniers accords européens - Valls ayant ratifié ce que Guéant avait négocié - la France pourra rétablir ses frontières, en cas de circonstances exceptionnelles. Mais pour Sarkozy, la situation était totalement identique.

En 2007, ce-dernier avait été élu sur le supposé retour du politique, faisant de son énergie médiatisée, un gage de son efficacité. Le mythe de l’hyper-président fut ainsi inventé, voile qui fardait bien la réalité de l’hyppo-président, dénué de prérogatives. Et les Français lui auront fait payer chèrement cette stratégie de com’. Hollande fait de la com’, là aussi. Il fait mine de rétablir les anciens usages, autour du mythe du président normal, avec un premier ministre qui gouverne, et un chef de l’Etat en charge de l’essentiel, comme aux temps glorieux des débuts de la Ve. Seulement l’essentiel, le président n’en a plus la charge. Notre roi n’est plus empereur en son royaume. Même Chirac ne l’était plus, depuis Mitterrand, le dernier monarque républicain. C’est l’empire qui gouverne dans son royaume, l’Europe. Mais il en va de même de notre politique étrangère. Notre budget militaire se réduit comme peau de chagrin, Madame Aubry ayant déjà prescrit des coupes sombres,  l’AVAT - aviation légère de transport -, pour l’exemple, ne disposant plus d’aucun appareil à l’heure actuelle, pour couvrir certains théâtres d’opérations. On ne construira plus d’avions tout seul, même en coopération avec les Anglais, comme au temps des années Jaguar. Et encore, ne serions-nous plus sûrs de faire aussi bien aujourd’hui…

Seulement les Français s’en sont aperçus. Les 40 % d’électeurs qui ne se seront pas déplacés (les actifs, les plus pauvres, les plus jeunes, jadis électeurs de gauche), se sont servis d’Hollande pour se débarrasser de Sarkozy. Puis lui ont tourné leur dos, rentrant dans leurs tanières, désillusionnés, abandonnant les élites politico-médiatiques et les plus âgés, à leurs simulacres démocratiques

                                                                                                                               J. D.

10 juin, 2012

Ce scrutin invisible

Classé dans : Politique — llanterne @ 4:55

Ce dimanche sera marqué par le premier tour des législatives, les premiers sondages nous apportant quelques indications, prémonitoires. Mais évidemment nous avons noté, depuis quelques jours, le faible intérêt porté à ce scrutin. On ne peut pas dire, que la France soit mobilisée par ce vote… On s’en moque, on s’en fiche, on en a cure… La campagne présidentielle a pu susciter ces mêmes sarcasmes désabusés. Mais pour une participation finale assez remarquable. Mais cette surprise ne devrait se renouveler pour les législatives, tous les analystes sont prêts à en prendre les paris. A ce titre, le vote des Français de l’étranger a été éclairant - il y a quatre jours -, avec seulement 20 % de participations…

Ainsi, l’UMP peut en être partiellement rassénéré. Un taux d’abstentation élevé ruinerait les prétentions du Front national, de multiplier les triangulaires de second tour à ses dépens, comme en 1997. Mais l’abstention massive la privera aussi d’électeurs et donc d’élus. Selon une loi établie depuis 1981, et ainsi respectée - renforcée par la logique du quinquennat -, après la présidentielle, le camps du vaincu se démobilise. A ce titre, le seul enjeu subsistant concernerait donc la répartition des voix entre différentes tendances de gauche (le PS, le Front de gauche, et peut-être les verts). A savoir une question politique, voire politicienne. La droite sortante est épuisée, et comme on le voit à Hénin-Beaumont, les arguments échangés restent assez convenus. L’UMP dénonce le matracage fiscal qui nous attend, et le laxisme judiciaire déjà entamé. Le Parti socialiste veut et demande une majorité présidentielle.« Une majorité pour le président », tel était déjà le slogan du parti gaulliste, sous le président Pompidou.

Hollande, ce Pompidou de gauche, fait de l’électoralisme normal. En réalité, François Hollande n’aura pas réellement été en campagne. Il est un président, un président normal, mais un président quand même, au-dessus des partis. Et les législatives sont l’affaire des partis, à savoir de Martine Aubry, et du chef du gouvernement, Jean-Marc Ayrault. Le discours est ainsi bien rodé, le plan com’ présidentiel repose sur un anti-sarkosyme, dont Hollande ne se lasse pas, encore pris dans l’euphorie de l’après second tour, et de son élection d’il y a un mois, marquant ainsi soigneusement sa différence avec son prédécesseur. Hollande aura donc été, quinze jours durant, en campagne électorale déguisée, à pas feutrés. Sa simplicité affectée, ses voyages en train, en voiture, les premières décisions annoncées, du coup de pouce au Smic, à l’amélioration de la retraite des mères de famille, en passant par Montebourg jouant au pompier des plans sociaux s’annonçant. Dans une campagne marquée par le sociétal, le sociétal, toujours et encore le sociétal (de la suppression des tribunaux correctionnels pour les multi-récidivistes, au reçu désormais exigé des policiers, lors des contrôles d’identité). Il convient de na pas perdre de vue, le vote des habitants de la banlieue, à prendre en compte, et à remobiliser, en faveur des législatives.

Les Allemands ont ainsi bien compris, que le temps du compromis viendrait certainement après les législatives, paraissant assez évident, ses marges de manoeuve étant très faibles, qu’Hollande réajustera le tir, l’euphorie retombée… Même la politique étrangère, ces derniers jours, en a été emportée, orientée par ce vent électoral, du vrai-faux départ des troupes d’Afghanistan, qui a exaspéré l’état-major, mais qui aura plu à une opinion qui est las, au bout de dix ans, du bourbier afghan. Et tant pis, si Hollande se contredisait, en annonçant une intervention militaire en Syrie, qu’il sait impossible, dans l’immédiat (en tout cas, pas à la lybienne). Mais il lui faut d’abord, faire risette à BHL, et à toute la gauche droit-de-l’hommiste, tenant les médias. L’UMP n’ose pas réclamer une cohabitation, par les urnes, dont elle conteste le principe, aspirant seulement au rôle titre de contre-pouvoir.

Pour Hollande, il faut que le parti socialiste est la majorité à lui tout seul, ou au moins avec les alliés verts et radicaux. D’où une campagne et une politique penchant - pour l’instant -, à gauche toute. Ainsi en cas de non majorité absolue, pour les socialistes, de nombreux débats sociétaux, portés par la gauche depuis le milieu des années 80, à l’image du droit de vote aux étrangers, pourraient passer par la voie référendaire. Dans une approche subliminale, d’ordre historico-constitutionnel, on pourrait dire que c’est le triomphe complet du général de Gaulle, qui avait l’ambition de faire de la présidentielle, l’élection reine, lui qui ne supportait pas la prétention de la chambre des députés d’incarner la nation. Ce régime honni des partis, qui vont « à la sou-soupe », ce parlementarisme à l’origine de l’instabilité ministérielle de la IVe. Mais aussi historiquement, il est vrai, une vieille querelle qui remonte à 1789, et au conflit de légitimité entre le Roi et l’assemblée du Tiers-Etat.

Cependant, ce meurtre de sang-froid des législatives serait dans une approche paradoxale, imputable à un membre éminent de cette gauche, par tradition parlementaire. On veut ainsi nommer Lionel Jospin, qui plaça en 2000, par inversion du calendrier, les législatives dans la foulée de la présidentielle, en faisant ainsi une échéance seconde, et donc définitivement secondaire. Car ce sont bien les hasards du calendrier, qui entrent ainsi en ligne de compte. Et cela, alors que Jacques Chirac avait déjà privé la France, de l’originalité d’un long mandat présidentiel de sept ans, qui aurait donné au chef de l’Etat, la légitimité, la majorité et la durée nécessaire pour réformer. Estimant que sa majorité parlementaire était trop faible, il promulgua la dissolution de l’assemblée en avril 1997, et réorganisa des législatives, suivant alors les conseils « judicieux » de Dominique Galouzeau de Villepin. Et cela pour le résultat que l’on connait, la victoire socialiste et cinq ans de cohabitation

Ainsi, de nombreuses voies s’élèvent désormais. Tant qu’à faire, que l’on achève le travail, et que l’on regroupe les échéances électorales au même jour. Tout le monde sent bien, que cette campagne électorale des législatives est celle des faux-semblants, au débat si artificiel, si convenu, si peu mobilisant. Le gouvernement ne dit rien, du moins rien qui ne soit désagréable, soucieux de ménager sa base électorale. Comme si c’était déjà les vacances, mais bien que la rentrée et l’heure du réveil, soit pour le lendemain, le 17 juin. Au soir du second tour des législatives, la réalité rattrapera enfin notre président en campagne déguisée, depuis si longtemps.

                                                                                                                J. D.

 

7 juin, 2012

Copé-Fillon : combat de coqs autour d’une succession

Classé dans : Politique — llanterne @ 6:00

Nous avons noté cette petite phrase de François Fillon, qui était récemment l’invité de Jean-Michel Apathie, sur RTL. L’ex-premier ministre a ainsi affirmé « qu’il n’y a plus de dirigeant naturel à l’UMP », et cela à quelques jours des législatives, comme l’analysait récemment E. Zemmour et V. Parizot, au micro de RTL. Et ajoutant dans un entretien accordé au Figaro Magazine « il y aura une compétition », mais « la compétition ne signifiant pas la division ». C’est ainsi l’affiche de demain, le combat de coqs qui se prépare dans les coulisses. C’est la primaire prévue dans cinq ans, mais qui n’intéresse personne encore aujourd’hui…

C’est bien là, le drame des vaincus. Copé ou Fillon, il est vrai, on s’en moque toutefois un peu. Et les deux hommes ne l’ignorent pas, alors ils feignent jouer la carte de l’unité. La famille sortante rassemblée, pour le meilleur et pour le pire, face à l’adversité, le collectif dont tout le monde semblerait se détourner, Copé ferraillant dur avec la gauche, et Fillon posant en éternel homme sage. Il est vrai, qu’en tant qu’ancien chef du gouvernement, François Fillon pourrait revendiquer le statut de héraut de l’opposition, si toutefois – si, étant là le mot « pivot » -, pendant ces cinq ans à l’hôtel Matignon, il avait été réellement le chef de la majorité. Jean-François Copé a ainsi pris, sans coup férir, la tête de l’UMP. Il aura parié en cachette, sur cette défaite du candidat sortant, et cela pour enfin pouvoir devenir le candidat autoproclamé de la droite, en 2017. Bien que son image et sa popularité ne soit pas réellement au rendez-vous, c’est à cette gageure risquée et machiavélique, de fin limier, que Copé se sera fié. Mais depuis, il a tenté de faire oublier ce pari alambiqué, en se posant habilement en « homme lige du candidat Sarkozy », maintenant défait, celui qui ne lui aura jamais fait défaut, « celui dont la pugnacité contre François Hollande n’a jamais faibli ».

Au sein de l’UMP, Copé a gagné la partie, au sein de la base militante, mais de la base militante seulement. Plus consensuel, Fillon est plus populaire au sein de l’opinion publique. Mais dans l’immédiat, Copé et Fillon ne croient plus guère à une victoire de l’UMP aux élections législatives. « Ils ne font même pas semblant ». Il est vrai qu’en 1981, Jacques Chirac était alors convaincu, « que la gauche conformément à ses habitudes historiques », héritées de la IVe, ne resterait que quelques mois au pouvoir. Mais le duo Copé / Fillon n’a plus ces naïvetés, ils connaissent les solidités des institutions. Ne reste plus qu’à savoir pour eux, quelle sera l’ampleur du désastre. Au-delà de leurs personnalités, de leurs états de service au gouvernement ces dernières années, on pourrait avancer qu’il y a aussi les idées, les valeurs qu’ils portent, et qu’ils défendent.

Mais justement, on ne sait pas trop ce qui les distingue. Economiquement, ils sont libéraux, idéologiquement, ils sont européistes. Les différences ne sont pas criantes.On aura cru percevoir une légère différence, vis-à-vis de la posture à adopter vis-à-vis du Front national. Ainsi, en cas de triangulaires, Copé aura opté « pour le ni, ni », signifiant ni parti socialiste, ni FN, tandis que Fillon insistait, « il ne ferait pas le jeu du FN ». Mais enfin, cela reste bien maigre. Ce 1er tour des élections législatives les obligera peut-être à se dévoiler, avec des triangulaires par dizaines, mais aussi des accords sur le terrain, entre candidats FN et sortants de l’UMP, « qui ne voudraient pas mourir au champ d’honneur des triangulaires », dans une répétition de 1997. Mais alors, que ferait Copé ? Et que ferait Fillon ? On ne sait. Mais toutefois, toujours en 1997, Copé fut battu parce que le candidat FN s’était maintenu. Pourra-t-il supporter l’éventualité d’une nouvelle défaite, dans sa circonscription de Meaux ? François Fillon, lui, n’a pas ses soucis. Il a hérité d’une circonscription parisienne en or, le bastion  d’Edouard Frédéric-Dupondt durant cinquante ans (dit « Dupondt-les-loges »), traditionnellement à droite, et d’où il est parvenu à déloger Rachida Dati.

Mais Fillon, doit également prouver, qu’il peut porter honorablement les espoirs de la droite à la municipale de 2014. Alors que Paris, dans cette reconquête historique – pour une ville passée socialiste, durant quinze ans -, et cela comme toutes les grandes villes françaises, s’enracine de plus en plus à gauche, sous l’influence électorale grandissante des « bo-bos ». Ainsi, Copé et Fillon ont finalement un sérieux risque en commun, celui de ne pas évoluer politiquement, de rester d’éternels seconds rôles. Il est vrai également, qu’ils ne semblent réunir réellement les qualités nécessaires, par manque de charisme et d’envergure. Mais un souci, qui rime aussi avec Sarkozy. Car le président sortant a été vaincu, mais pas écrasé, ni humilié. Il s’est retiré avec ambiguïté de la vie politique, mais toutefois pas à la manière radicale d’un Jospin, après son éviction au 1er tour de 2002. Ni celle d’un Giscard, qui ne se sera jamais remis de sa défaite de 81, et ne sera jamais revenu en politique (se contentant d’un rôle effacé de mentor, durant les années 80 et jusqu’au milieu des années 90, au sein de l’ex-UDF). Ainsi en Italie, Silvio Berlusconi a reconquis le pouvoir, après avoir été évincé durant la courte intermède Romano Prodi de 2006. En Hongrie, vaincu par les socialistes, le premier ministre libéral et européiste d’alors, Viktor Orban, est revenu au pouvoir, comme le chef d’une droite patriotique et anti-européiste, qui insiste beaucoup sur la nécessité des frontières.

Cela n’est pas sans rappeler quelque chose. Mais aussi de quoi donner des idées à un Sarkozy, dont on ignore après tout, s’il ne serait à même de revenir, à moyen terme. Un Sarkozy, qui après la parenthèse de la défaite, « ne parviendrait décidemment pas, à se désintoxiquer de la politique ». Mais aussi de quoi désespérer le duo Copé / Fillon, enfin unis, dans la même inquiétude et le même effroi.

                                                                                                                                                                                                  J. D.

6 juin, 2012

De la parité en politique

Classé dans : Politique — llanterne @ 9:01

Dès l’annonce, il y quelques jours de cela, de la composition du gouvernement Ayrault, tous les commentaires apportés, auront souligné, et en règle générale salué, l’égalité arithmétique la plus parfaite et absolue, entre les femmes et les hommes, dans ce gouvernement. « Parité parfaite », a-t-on entendu en boucle. Ce qui est une note pas nécessairement négative, au premier abord. Mais « Parité en trompe l’oeil », aurait-on aussi envie d’ajouter, pour avant tout un classique du genre…

Au début de sa campagne, il y a un an de cela, à l’issue d’un « métingue » à Clichy-la-Garenne, François Hollande avait bien noté les remarques de la presse écrite. « Autour de lui, que des hommes, plutôt d’âge mur, costumes gris, énarques pour la plupart ». « C’est le nouveau cri des Tartuffes de l’époque ». Le sociétal, le sociétal, toujours et encore le sociétal, pour un politique qui aura rétrocédé, au fur et à mesure, l’essentiel de ses prérogatives régaliennes. Hollande a dû en tenir compte. Comme pour lui – après la baisse de 30 % des salaires des membres du gouvernement, ce qui était au demeurant un bon signal -, tout est plus que jamais, souci d’image. Et il a d’ailleurs eu, parait-il, tellement de mal à tenir son engagement de parité. Il a mis du temps, mais il a trouvé. « Des femmes comme s’il en pleuvait, pour plaire aux médias, pour faire moderne, progressiste ». Mais avec Sarkozy aussi, tout avait commencé avec la photo de son équipe rapprochée. Et tout avait fini avec Dati, Rama Yade, Roselyne Bachelot, Pécresse, Lagarde et Fadela Amara.

Alors Hollande s’entoure de femmes pour les caméras, on passe de la politique à la « commedia dell’ arte », à une distribution de comédien(ne)s, tout en jurant le contraire. En tout cas, sur la photo de famille du premier conseil de ministres, de ce premier gouvernement Ayrault, le symbole est fort. Mais cependant, ça n’a rien de révolutionnaire, ni de si moderne. La vie politique nationale a fait du chemin, depuis trente-cinq ans. La problématique centrale et principale serait de se réattribuer des prérogatives, de re-batailler au niveau bruxellois, de négocier dur avec Berlin, d’avoir les convictions, le courage, le programme, mais surtout l’équipe compétente qui va avec, parfaitement paritaire ou pas. D’ailleurs, sur ce plan, non seulement rien n’est nouveau, mais la chronologie est toujours la même. Souvenons-nous des fameuses « Jupettes », réunies en 1995, autour d’Alain Juppé. Les débuts de mandat d’alors, s’affichaient déjà au féminin. Et puis au fil du temps, elles se font éventuellement plus rares, quand viennent les difficultés et les besoins de professionnels.

Auparavant le général de Gaulle qui ne s’embarrassait pas de fioritures, rétorquait à la question « Une femme ministre ? Mais pour un ministère de la couture ». A l’époque déjà, les modernes trouvaient le vieux ringard (certes, il était indéniablement un peu). Mais c’est Giscard dans les années 70, « qui a ouvert le bal des débutantes » (Simone Weil, etc.). Giscard souhaitait alors marquer une rupture, avec les conservatismes gaulliste et pompidolien, par ses prises de position centristes et libertaires (abaissement de la majorité, droit à l’avortement). Mais c’est aussi à partir des années 70, que le pouvoir des politiques s’est affaissé, « qu’on est passé du gouvernement à la gouvernance, que le privé a pris le pas sur le public, la finance sur l’Etat, sans que l’on sache si ce lien n’était autre chose, qu’une simple concomitance » pour citer l’inarrable Eric Zemmour. François Mitterrand aura aussi pris sa part en nommant Edith Cresson, à Matignon lors de son second mandat (au travers d’un passage qui ne resta guère dans les annales).

Mais aujourd’hui encore, les femmes restent étonnamment cantonnées aux ministères sociaux, quand les hommes obtiennent encore l’économie, et la plupart des ministères régaliens. Hollande a fait exception (en imitant Sarkozy), avec la Guyanaise Christiane Taubira à la justice, mais par contre en nommant Pierre Moscovici aux Finances, à la place de Mme Lagarde. Manuel Walls, né à Barcelone, mais naturalisé à vingt ans est également nommé au gouvernement. De même, Fleur Pèlerin qui est née à Séoul, mais énarque et qui a travaillé jusque là, à la Cour des comptes. Cependant, en revanche, il est vrai qu’on « cherchera vainement le moindre ouvrier, dans ce gouvernement »… 

                                                                                                                                         J. D.

Ayrault à Matignon

Classé dans : Politique — llanterne @ 6:44

Jean-Marc Ayrault a été nommé à la tête du gouvernement, et par voie de conséquence, on l’a compris, Martine Aubry a décidé de ne pas en être. Et ce qui amène à établir certains parallèles, par exemple avec 1981, pour un François Hollande aimant à imiter François Mitterrand, « à se comparer à lui, à poser en François II ». Mais les commentateurs et les communicants le précèdent désormais, et quand il nomme Jean-Marc Ayrault à Matignon, il est vrai, c’est aussitôt le nom de Pierre Mauroy qui vient « sur les lèvres et les plumes ».

Parce qu’ils sont ou ont été tous deux, premiers magistrats de deux grandes villes, Nantes pour l’un, et Lille pour l’autre, et qu’ils ont su réveiller leurs belles cités provinciales endormies  Mais cependant, la comparaison s’arrête là. Car Mauroy, le « Rougeot de Lille », ou encore « Gros Quinquin » comme on le surnommait, était l’incarnation de cette « gauche des corons et des anciennes cités ouvrières ». Tandis qu’Ayrault fut surtout l’élu d’une ville bourgeoise, à l’électorat plutôt  « bo-bo » provincial, venue de cette démocratie chrétienne de l’Ouest, passée progressivement à gauche après mai 68. En 1981, Mauroy était récompensé pour avoir donné à Mitterrand les clefs du PS, son « ouvriérisme lyrique » incarnant à la perfection, « la campagne à gauche toute » de 1981.

Mitterrand ne finassait pas dans le choix de ses premiers ministres, et quand il fera campagne au centre, en 1988, il désignera Rocard à Matignon. Mais cependant, en 2012, Ayrault n’aura pas donné le parti, ni le groupe parlementaire à Hollande. Son soit-disant modèle « social-démocrate », un peu à l’allemande, comme on dit pour le flatter, ne résume absolument pas la campagne hollandaise. Au contraire, une fois sorti vainqueur de la primaire socialiste, Hollande aura infléchi sa campagne à gauche, vers Martine Aubry ou Arnaud de Montebourg, qui avaient été ses rivaux les plus coriaces. Et il est vrai, c’est en cela que même la comparaison avec François Fillon, n’est la plus adéquate, lui si terne, si peu velléitaire et connivent, Monsieur Personne, devenu le collaborateur méprisé.

Mais sous certains abords, Jean-Marc Ayrault a plus ou moins le même profil, aussi bien sur le plan psychologique, que par son positionnement partisan. Et encore François Fillon aura-t-il quand même rédigé en partie, le programme de Sarkozy de 2007, apportant une légère contribution  - de principe -, à la « tonitruante » et « glorieuse » campagne, d’il y a cinq ans. Mais toujours pour poursuivre sur le champs de la comparaison, un parallèle pourrait également être établi avec le choix d’Alain Juppé, en 1995, dans cette nomination socialiste. En effet, alors élu sur une campagne pourtant inspirée et largement portée par feu Philippe Séguin, c’est le choix d’Alain Juppé qui s’imposa, Chirac ne supportant pas le caractère éruptif du maire d’Epinal. Il choisira donc le landais Alain Juppé, son fidèle collaborateur, pour convenance personnelle, à la place de la « bête des Vosges ».

Il s’était déjà mis à dos, les amis d’Edouard Balladur, après la trahison de l’ami de trente ans, et cela au travers d’une campagne de premier tour sanglante. Martine Aubry, c’est à la fois Balladur et Séguin. Le retrait de la « Mère Tape-Dur » lui permettrait dans quelques mois, d’expliquer que les promesses de campagne n’ont pas été tenues, que le président s’est soumis aux pressions européennes, que c’est justement parce qu’elle est la fille de Jacques Delors, « qu’elle peut affirmer qu’il faut reconstruire l’Europe ». Alain Juppé paya cher, le reniement de la campagne de 1995, tout comme peut-être Jean-Marc Ayrault, d’ici à quelques mois. Chirac n’avait pas voulu dissoudre l’assemblée nationale, après son élection, car il n’avait pas sa majorité. Il le fit finalement sur les conseils de Dominique de Villepin, en avril 1997, après sa fameuse allocution télévisée. Mal lui en prit.

De même, la victoire d’Hollande, plus étriquée qu’il ne l’espérait, risque d’empêcher les socialistes d’arracher la majorité absolue tant espérée, aux prochaines législatives. Alors viendra peut-être, « le temps des négociations avec les verts, les communistes, les radicaux, voire les centristes de Bayrou ». D’où son choix d’Ayrault, un négociateur, un arrangeur, comme lui, à même d’éviter les affrontements, les conflits, mais aussi au risque de l’immobilisme et finalement des explosions. Pour reprendre cette analyse du caustique Zemmour : « François Hollande est bien ce mélange bizarre, de François Mitterrand à la tribune, et de Jacques Chirac dans les travées ».

                                                                                                                                J. D.

3 juin, 2012

Carnet littéraire – Coups de coeur

Classé dans : Focus litteraire — llanterne @ 17:52

« Le bottin des lieux proustiens », Michel Erman, la petite Vermillon

Professeur à l’université de Bourgogne, Michel Erman est notamment l’auteur d’une biographie de Proust (Fayard, 1994), de « La Cruauté », essai sur la passion du mal (PUF, 2009) et du « Bottin proustien » (la petite Vermillon, 2010).

Michel Erman, après avoir recensé les quelque deux cent êtres de fiction peuplant « A la recherche du temps perdu », explore ici l’espace proustien et montrer à quel point, il ne constitue pas une simple toile de fond. « J’avais autrefois l’illusion de ressaisir Bablec, quand, à Paris, Albertine venait me voir et que je la tenais dans mes bras », écrit Proust dans « Albertine disparue ».

De la chambre de Cambray aux hôtels particuliers du faubourg St-Germain, de la cité balnéaire à la cité des Doges, les lieux sont lourds de sens, et recensés, répertoriés, Michel Erman nous les fait revisiter. Réels ou inventés, ils font esprit et corps avec les personnages qui les habitent, qui les arpentent ou qui les hantent.

« L’art d’avoir toujours raison », Arthur Schopenhauer, Circé poche

Rédigé à Berlin en 1830-31, ce traité du célèbre auteur et philosophe allemand, fut publié pour la première fois en 1864, suivi dans la présente édition par une postface de Franco Volpi. A savoir, un court traité à l’usage de quiconque croit sincèrement « aux dividendes de la pensée ». Trente-huit ficelles, tours et autres passes, pour ainsi garder raison à tout prix, en ayant objectivement tort (ou non). Ou comment terrasser son adversaire, en étant parfois, de plus mauvaise foi encore qui lui. Un traité théoricien d’usage, à l’adresse de la classe politique actuelle…

 

 

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